L‘angélique et les démoniaques ; une introduction aux ‘créatures de l’amour‘ selon Rachel Yedid
Peu d’artistes sont aujourd’hui capables de créer des jeux d’ombre et de lumière à la manière de Poussin ou Delacroix.
Rachel Yedid l’a fait :
Avec une sensibilité travaillée à la manière d’une révélation des sens en évolution sur chaque grain de leur parcours chromatiques, ses peintures nous bouleversent, traversant de part en part le spectre d’un ressenti puissant tel que nous ne le rencontrons plus à l’ère des arts faciles – trop faciles – de la post-modernité.
Associant l’art de l’Opéra à une mise en tableau de ses personnages féminins, cependant qu’ils restent librement imaginés et réinventés, Rachel Yedid nous offre le trauma salvateur, ici, d’un personnage féminin jouissant sous les notes d’une promesse musicale, là, d’un portrait dont le regard cache sans y parvenir vraiment les douleurs qui font une humanité debout au creux des grands doutes historiques ou amoureux.
Souvent, on trouve aussi dans ses peintures, une ambiance particulière. Notamment ces tableaux dont les corps sensuels ou les postures torturées sous l’effet de quelques passions, portent en leurs extrémités comme des traces de coulées : Sentiment de naufrage interne ? Abandon ? Stigmates à la manière d’une trouble élection ?
Une chose est certaine : Rachel Yedid est une de ces rares artistes sachant parler de leurs œuvres avec profondeur et pertinence. À l’écouter, on ressent l’alliance parfaite entre la Femme déterminée et l’Artiste insaisissable, éternellement libre et redéfinie qui l’habite.
FDG